Cristina Iglesias. Passages

La sélection des œuvres de cette exposition a été réalisée en tenant compte de leur emplacement à l’étage noble de La Pedrera, afin que chaque pièce établisse un lien particulier et sensible avec l’architecture de Gaudí. Une expérience unique pour percevoir l’œuvre de Cristina Iglesias et mieux comprendre la profondeur de son imaginaire artistique.

L’eau, élément central dans l’œuvre de Cristina Iglesias, devient un matériau sculptural en mouvement. Dans cette exposition, les puits et les installations aquatiques génèrent des sons, des lumières et des rythmes qui évoquent le passage du temps. L’eau s’écoule entre reliefs et cavités et crée un paysage sensoriel qui invite à la contemplation et au calme.

La croissance, présente dans l’œuvre de Cristina Iglesias, est une force organique et irrésistible. Ses sculptures en aluminium coulé semblent surgir du sol comme une végétation dense qui envahit l’espace. L’exposition présente des pièces de Entwined et Growth I, des formes hybrides qui évoquent un mouvement libre et vital.

L’exposition invite le public à parcourir des couloirs que Cristina Iglesias imagine comme des espaces de passage et de découverte. Ses œuvres, inspirées de formes végétales et minérales, dialoguent en profondeur avec l’architecture de Gaudí. En les parcourant, le visiteur construit son propre regard et redonne un nouveau sens à l’œuvre comme à l’espace.

L’étage noble était la résidence du couple Milà-Segimon. Aujourd’hui, il abrite la salle d’expositions de la Fundació Catalunya La Pedrera et permet de découvrir des éléments originaux de Gaudí, depuis le plan libre et les colonnes de pierre, dont certaines portent des inscriptions, jusqu’aux plafonds décorés qui couvraient autrefois les pièces.

L’accès à l’étage principal se fait par l’escalier du vestibule du Passeig de Gràcia, utilisé lors des fêtes de la famille Milà-Segimon. Au plafond et sur le mur de droite, des peintures murales créent un jardin qui évoque un escalier flottant illusoire. À gauche, des colonnes en pierre et des éléments en fer forgé apportent mouvement et élégance.

Gaudí souhaitait relier l’intérieur et l’extérieur. Comme il n’existait pas de grandes vitres, il a assemblé des pièces irrégulières formant un treillis : de petits verres en bas, où il y avait plus de risque de casse, et d’autres plus grands et clairs en haut. La structure fonctionne à la fois comme grille et comme porte, avec un accès central pour les véhicules et des accès latéraux pour les habitants.

Dans la cour du Passeig de Gràcia, les tapisseries racontent la légende de Pan et Syrinx. La nymphe, poursuivie par Pan, se transforme en roseaux pour s’échapper, et le dieu crée avec eux sa flûte. La scène, où Pan joue tandis que Syrinx le repousse, offre un accueil poétique qui unit nature, musique et mythologie à l’esprit moderniste.